- SUÈDE - Actualité (1990-1996)
- SUÈDE - Actualité (1990-1996) P align=centerRoyaume de SuèdePolitique intérieureLe 15 septembre 1991 se déroulent les élections législatives. Les sociaux-démocrates, au pouvoir depuis 1982, enregistrent un net recul avec 38,2 p. 100 des voix. Ils restent toutefois la principale force politique du pays. Le Parti de la gauche (ex-communiste) obtenant 4,5 p. 100 des voix, le bloc de gauche se situe désormais au-dessous de la majorité absolue. La coalition «bourgeoise» ne l’atteint pas non plus: les gains du Parti conservateur (22,1 p. 100 des suffrages) et du Parti chrétien-démocrate (7,2 p. 100 des voix) sont en partie compensés par les pertes du Parti libéral (9,2 p. 100 des voix). La Nouvelle Démocratie, parti populiste fondé en février, apparaît, avec ses 6,8 p. 100 de voix, comme l’arbitre d’une coalition future. Les Verts, ne franchissant pas la barre des 4 p. 100 des voix, ne seront plus représentés au Parlement, le Riksdag. Carl Bildt, président du Parti conservateur, devient Premier ministre, succédant au social-démocrate Ingvar Carlsson, et forme, le 4 octobre, un gouvernement minoritaire regroupant les 4 partis de la coalition de centre droit.Le 18 septembre 1994, le Parti social-démocrate est le grand vainqueur des élections législatives, avec 45,4 p. 100 des suffrages et 162 élus sur 349. Le Parti conservateur du Premier ministre Carl Bildt se maintient, avec 22,3 p. 100 des voix et 80 sièges. Les 3 autres formations de la coalition «bourgeoise» sortante sont en recul: le Parti centriste obtient 7,7 p. 100 des suffrages et 27 députés; le Parti libéral, 7,2 p. 100 des voix et 25 élus; et le Parti chrétien-démocrate, 4,1 p. 100 des suffrages et 15 sièges. Avec 1,2 p. 100 des voix, la Nouvelle Démocratie n’est plus représentée au Riksdag. Le Parti de la gauche – 6,2 p. 100 des voix et 22 sièges – progresse et les écologistes – 5 p. 100 des suffrages et 18 élus – font leur entrée au Parlement.Le 21 septembre, Ingvar Carlsson annonce la formation d’un gouvernement homogène minoritaire.Le 28 septembre, plus de 900 personnes meurent dans le naufrage du ferry suédo-estonien Estonia qui assurait la liaison entre Tallinn et Stockholm.Le 5 décembre, Ingvar Carlsson ayant annoncé son départ pour mars 1996, le ministre des Finances Göran Persson présente sa candidature à sa succession à la tête du Parti social-démocrate et du gouvernement.Le 15 mars 1996, le Parti social-démocrate élit à sa tête le ministre des Finances Göran Persson, artisan de la politique d’austérité. Le 21, le Parlement élit celui-ci Premier ministre en remplacement d’Ingvar Carlsson.Vie économiqueLe 15 février 1990, un plan d’austérité, présenté par le Premier ministre, est repoussé par le Parlement. Un second, moins sévère, est accepté le 26.Le 20 septembre 1992, le gouvernement conservateur de Carl Bildt présente le plan d’austérité le plus sévère depuis la Seconde Guerre mondiale. Il reçoit l’accord «historique» de l’opposition sociale-démocrate d’Ingvar Carlsson. La réduction des dépenses sociales et l’augmentation des impôts doivent permettre à l’État de faire d’importantes économies.En 1993, la dépréciation de 25 p. 100 de la couronne depuis l’abandon d’une parité fixe en novembre 1992 permet une vigoureuse reprise des exportations. Le 22 avril, Carl Bildt présente au Riksdag un plan de 5 ans prévoyant le gel des dépenses de l’État et la réduction des transferts sociaux. En décembre, le conseil d’administration de Volvo rejette le projet de fusion conclu en septembre avec Renault.En 1994, les sociaux-démocrates, de retour aux affaires, annoncent leur intention de poursuivre la politique d’assainissement budgétaire engagée par les conservateurs.En 1995, le gouvernement social-démocrate adopte, en avril, un programme d’austérité draconien qui prévoit notamment une diminution des prestations sociales qui faisaient la particularité du «modèle suédois». L’objectif est de satisfaire aux normes de déficit budgétaire et d’endettement public imposées par le projet d’Union économique et monétaire. Menée dans un contexte économique favorable, cette politique donne des résultats immédiats.En 1996, les effets du plan d’austérité se confirment. Le déficit budgétaire et le montant de la dette publique régressent. L’inflation reste modérée. Mais le gouvernement ne parvient pas à résoudre le problème du chômage, qui demeure élevé. Le 15 avril, le Premier ministre Göran Persson annonce de nouvelles mesures de réduction des dépenses sociales, ce qui renforce le mécontentement de la population.Relations internationalesLe 31 juillet 1992, la Commission européenne approuve la demande d’adhésion de la Suède à la Communauté, faite le 1er juillet.Le 18 novembre, le Riksdag ratifie l’intégration du pays dans l’E.E.E.Le 1er mars 1994, les Douze parviennent, à Bruxelles, à un accord avec la Suède, la Finlande et l’Autriche sur l’adhésion de ces pays à l’Union européenne à compter du 1er janvier 1995. La Suède obtient des concessions sur le montant de sa contribution au budget communautaire. Cet accord est approuvé à une grande majorité le 4 mai par le Parlement européen. Il doit ensuite être ratifié par les Parlements des 12 pays membres, puis approuvé par référendum dans chacun des pays candidats.Le 13 novembre, les Suédois se prononcent par référendum, à 52,2 p. 100, en faveur de l’adhésion de leur pays à l’Union européenne à compter du 1er janvier 1995. Les écologistes, le Parti de la gauche et une partie des sociaux-démocrates prônaient la défense des acquis du «modèle» suédois et appelaient à voter non. Seul le Nord rural rejette majoritairement l’adhésion à l’Union. Le taux de participation s’élève à 82,4 p. 100.Le 17 septembre 1995, les antieuropéens renforcent leur position à l’occasion des premières élections au Parlement de Strasbourg. Doublant leur audience habituelle, les Verts et le Parti de la gauche remportent respectivement 4 et 3 sièges sur 22. Avec 7 élus, les sociaux-démocrates enregistrent une diminution de plus d’un tiers par rapport aux élections législatives. Les conservateurs maintiennent leur audience, avec 5 élus. Le taux de participation n’est que de 41 p. 100.Le 26 octobre, le gouvernement suédois, suivant l’avis de la Cour suprême, exprime son refus d’extrader vers la France l’Algérien Abdelkrim Deneche, soupçonné d’être l’auteur d’un des attentats commis sur le territoire français durant l’été, mais disposant d’un alibi.Du 27 au 31 août 1996, les représentants de 126 pays et d’une cinquantaine d’organisations internationales et non gouvernementales participent, à Stockholm, au premier Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle d’enfants à des fins commerciales, organisé par le gouvernement suédois, l’U.N.I.C.E.F. et une association de lutte contre la prostitution enfantine basée à Bangkok.
Encyclopédie Universelle. 2012.